Mois : avril 2018

Texte de présentation (octobre 2016)

Depuis de nombreuses années la Méditerranée est devenue un véritable cimetière pour les migrant-e-s. En cause, la politique migratoire des États européens et de l’État français, avant tout sécuritaire : ils dépensent des sommes colossales pour empêcher les migrant-e-s d’arriver en militarisant les frontières, en contrôlant, « triant » dans des camps, en construisant des murs ou en expulsant vers une Turquie en pleine dérive autoritaire. Le choix du gouvernement français de n’accueillir qu’une poignée des populations qui fuient les guerres, le terrorisme, la misère constitue un véritable crime et vise en réalité à diviser les populations, à rendre les migrant-e-s invisibles tout en entretenant la peur de l’étranger.

Dans notre ville comme ailleurs, les moyens donnés par l’État et les collectivités locales sont nettement insuffisants, à commencer par le manque de logements, malgré les places supplémentaires des nouveaux CADA. De nombreuses personnes, des familles, des enfants, se retrouvent à la rue, isolé-e-s et sans moyens de subsistance. Rien, ou très peu, n’est prévu pour assurer l’interprétariat, les cours de français, l’accès aux soins et aux transports…
Toutes ces tâches reposent sur d’éventuel-le-s bénévoles.
Nous refusons la discrimination entre migrant-e-s économiques et réfugié-e-s politiques et nous luttons pour le droit de vivre et s’installer pour tou-te-s, là où chacun-e le souhaite. Notre collectif, créé en mai 2016, veut impulser avec les migrant-e-s un réseau de solidarité pour les aider à sortir de leur isolement social, favoriser l’échange, la rencontre et la découverte de notre société. Mais aussi les soutenir dans la bataille pour l’égalité des droits, l’obtention de meilleures conditions d’accueil, et dénoncer l’absence de politiques dignes des enjeux.

Point sur notre fonctionnement (novembre 2016)

Un collectif, c’est comme une auberge espagnole, on y trouve ce que l’on y apporte. Il n’a pas d’existence ni de capacités d’action en dehors des gens qui le composent, qui s’y impliquent, chacun-e selon ses capacités et ses disponibilités. C’est aussi un espace qui peut permettre de renforcer les initiatives des un-e-s et des autres, pour peu qu’elles soient mises au pot commun.
Nous avons fait le choix, et il y a eu débat, d’agir et sur le plan de la solidarité concrète et sur celui plus politique de la visibilisation de la situation des migrant-e-s et des causes qui mènent à cette situation. Car sans replacer la question des migrant-e-s dans l’espace public, il n’y a pas de perspectives autres que celles de coups de main qui pallient des manques comme on bouche un puits sans fond. Jusqu’à ce qu’on abandonne, épuisé-e.
Malgré les difficultés, nous restons persuadé-e-s que notre double positionnement est pertinent. Nous faisons aussi le constat que, même s’ils sont très insuffisants, les espaces de solidarité sur la ville existent, ce qui n’est pas le cas des espaces de visibilité de la situation des migrant-e-s. Et que sans construction commune, il n’y pas de perspectives de bâtir un rapport de force pour tenter de faire bouger les lignes, d’obtenir ce qu’une solidarité individuelle isolée ne peut pas atteindre.

Actus

URGENCE – URGENCE- URGENCE- URGENCE – LA PRÉFECTURE CETTE NUIT A VOULU EXPULSER MOUSSA !

TOUS ET TOUTES DEVANT LA PRÉFECTURE AUJOURD’HUI

     DIMANCHE 29 AVRIL 2018 A 17 HEURES. 

​Cette nuit la police est venu chercher Moussa pour l’expulser​ vers son Pays d’origine la Guinée Conakry.
c’est la réponse que la Préfecture fait après la mobilisation du 26 avril 2018, rassemblement de plus d’une centaine de personne venu soutenir Moussa enfermé depuis 5 semaines maintenant au Centre de Rétention de Nîmes.

Pour rappel, Moussa a fui son Pays après avoir vu son compagnon brûlé devant lui. Sa notoriété fait de lui la cible idéale de tous les homophobes locaux. Il semblerait que la Préfecture se range du même côté, et cette nuit en voulant expulser Moussa elle apporte clairement son soutien à tous ces états qui brûlent -enferment – torturent – chassent pour la seule raison de divergence de vie familiale.

Cette nuit Moussa a résisté, il a défendu sa vie, sa liberté, ils n’ont pas pu l’embarquer dans l’avion, ils l’ont ramené à Nîmes mais pour combien de temps !!!

Retrouvons nous nombreux ce soir dimanche à 17H devant la Préfecture pour venir demander la libération et la régularisation de Moussa.

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Actus

Texte diffusé en soutien aux camarades enfermés depuis dimanche dernier, à celles et ceux coincés du mauvais côté de la barrière…

Le récent amendement adopté par l’assemblée nationale concernant l’aide à la circulation ou au séjour irrégulier d’un étranger a été présenté par le gouvernement comme un assouplissement et une clarification de ce qui est communément désigné par « délit de solidarité ». Tout en détournant quelque peu l’attention du reste du contenu régressif du projet de loi « pour une immigration maîtrisée, un droit d’asile effectif et une intégration réussie », et en s’appuyant sur l’incarcération de plusieurs militants dans les Hautes-Alpes, le gouvernement entend affirmer sa main mise sur le contrôle de ses frontières et la répression de ses opposants.

Lire la suite ici :

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Actus, EGM, interco et autres implication

Les EGM parrainent la Marche Solidaire

Les Etats Généraux des Migrations parrainent la Marche Solidaire

La Marche Solidaire, de Vintimille (30 avril) à Douvres ou Londres (8 juillet) veut plaider pour l’accueil des migrants, contre le « délit de solidarité » et contre le blocage des frontières . Organisée par L’Auberge des Migrants et la Roya Citoyenne, elle comporte 60 étapes, dans 60 villes qui seront animées par des relais locaux, autant de lieux où sera ouvert un dialogue avec les citoyens et où seront mises en valeur les actions des citoyens, des associations et des collectifs locaux en faveur des migrants. Si vous souhaitez inciter vos adhérents et contacts à participer à la Marche, ou à accueillir les marcheurs, les informations sont ici : Toutes les informations sur la Marche Solidaire Le budget global de la Marche est de 60 000 € (logistique, hébergement, repas, sécurité, transports, communication). Si vous soutenez cette initiative, vous pouvez aider financièrement les organisateurs , en parrainant une étape ou des marcheurs. L’excédent éventuel contribuera à aider les migrants à Calais, dans la Vallée de la Roya, et sera versé en partie au budget des Etats Généraux des Migrations. Soutenir financièrement la Marche Solidaire Un des points forts de la Marche sera « La République Solidaire », le dimanche 17 juin, de 16 h à 20 h, place de la République, à Paris, une scène musicale et des prises de parole d’humanitaires, de réfugiés et de politiques. Cet événement est dimensionné à 10 000 personnes, avec un budget de 60 000 € (scène, sonorisation, backline, éclairage, vidéo, sécurité). Si vous souhaitez être associé à cet événement, et éventuellement lui apporter une contribution financière, écrivez à marche.auberge@gmail.com

La Marche fera l’objet d’ une production cinématographique , dont le réalisateur sera un réfugié iranien, encore présent dans la jungle de Calais il y a deux ans, et qui participera à la totalité de la Marche. Le budget (équipements, réalisation, montage, sonorisation) sera de 20 000 € environ. Si vous souhaitez financer ou cofinancer ce film, vous pourrez être associé à son image et à l’exploitation de ses droits en écrivant à marche.auberge@gmail.com

Regarder le teaser de la Marche Solidaire Pour consulter le flyer, le communiqué de presse et le document de présentation de la Marche, c’est par ici : Plus de documents concernant la Marche Solidaire La Marche Solidaire est parrainée par les Etats Généraux des Migrations .

Elle a le soutien notamment de R.E.S.F ., de la Ligue de l’Enseignement et de Help Refugees (G.B.). Elle mobilise les bénévoles des associations L’Auberge des Migrants , La Roya Citoyenne , Défends Ta Citoyenneté et Utopia 56 .

Contacts La Marche Solidaire. L’Auberge des Migrants, B.P. 70113, 62100 Calais-Cedex. Tel 06 78 02 05 32 ou 06 08 49 33 45 Mail : marche.auberge@gmail.com

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Actus

Protestation contre les conditions de vie au Prahda de Marguerittes (Gard)

Le Collectif Réfugiés bienvenue de Nîmes vient de publier la note ci-dessous au sujet des conditions de vie dans le Prahda de Marguerittes. Que ce soit à Marguerittes, Vitrolles, Gémenos ou Villeneuve les Maguelone, la fonction des Prahdas reste claire et partout la même : un service lowcost permettant le stockage et l’isolement des exilés avant leur expulsion…

Nîmes le 21 avril 2018

Notre association a été sollicitée par des résidents du Prahda de Marguerittes dans le Gard. Cet établissement racheté par le réseau privé Adoma, accueille des réfugiés assignés à résidence, en attente du règlement administratif de leur situation. Nous avons pu constater que les conditions de vie y sont dégradées: 1- les résidents n’ont plus d’eau chaude depuis deux semaines (sur la centaine de résidents il y a une vingtaine d’enfants scolarisés, mais il y a aussi des bébés et des personnes âgées), une dame malade n’a pas pu se laver depuis une semaine, un monsieur opéré est dans la même situation, des bébés sont lavés à l’eau froide. 2 – Certaines toilettes sont collectives, sales (des déjections sur les murs ne sont pas nettoyées), et sur certaines douches, les verrous sont cassés, ce qui les rend inutilisables. Il y a une personne qui fait le ménage mais pas tous les jours alors les résidents nettoient eux-mêmes. 3 – Les quatre cuisines prévues pour la centaine de résidents qui préparent leur repas ne sont pas toutes opérationnelles, seules deux sont en état de marche. 4 – Les gens mangent dans leur chambre, assis sur leur lit car il n’y a pas d’espace de vie collectif. 5 – les résidents sont logés dans des chambres de 7 mètres carrés (pour 1 à 2 personnes) ou 9 mètres carrés (pour 2 à 3 personnes). Ils n’ont pas de place pour poser leurs affaires et aucun espace pour accrocher leurs vêtements. Les familles de trois ou quatre enfants sont ainsi réparties dans plusieurs chambres, sans espace unique pour se réunir. 6 – Actuellement il y a une seule machine à laver en état de fonctionner. On peut voir maintenant quatre machines neuves empilées les unes sur les autres dans le hall d’entrée mais elles ne sont toujours pas installées. 7 – La police vient deux fois par semaine au Prahda pour faire signer tous les assignés à résidence. La dernière fois il n’y avait ni le directeur, ni les assistants sociaux sur place. Certains résidents sont terrorisés par cette présence policière et préfèrent ne plus sortir du tout de leur chambre. 8 – Les résidents se plaignent de ne pas être accompagnés par les référents sociaux du lieu aux services médicaux et aux rendez vous en préfecture. 9 – L’ambiance au Prahda est tendue: les gens sont angoissés, déprimés, exaspérés, certains sont malades et doivent se déplacer chez le médecin par leurs propres moyens (à pied et en bus). 10 – Le Prahda est situé entre la sortie d’autoroute et la voie rapide qui mène à Marguerittes. Les gens sont donc obligés de marcher le long de la voie rapide ou de la traverser en courant pour accéder à l’arrêt de bus, ils se font klaxonner par les voitures qui roulent très vite à cet endroit. Les enfants scolarisés font cette promenade tous les matins. A l’arrêt Paloma, ils ont encore un bon quart d’heure de marche pour rejoindre le collège Jules Vallès du Mas de Mingue. S’ils manquent le bus ils partent à l’école à pied et doivent faire une heure de marche le long de la voie rapide. Si toutes ces informations se confirment, nous considérons que les pouvoirs publics doivent réagir et que les services de protection de l’enfance et de protection des femmes, ainsi que les services préfectoraux , le défenseur des droits… doivent être interpellés dans les plus brefs délais. Nous allons solliciter tous nos réseaux de soutien, locaux, départementaux et régionaux afin d’envisager une protestation à la hauteur de la situation.

Réfugiés bienvenue Nîmes

refugies.bienvenue.nimes@laposte.net

Facebook : Refugees welcome Nimes

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Actus

Meeting de convergence des luttes contre Macron et son monde : mercredi 18 à 18h – Amphi A – Université Paul Valéry !

La politique du gouvernement est simple, la destruction des acquis sociaux !
Tout y passe : le droit du travail, le statut des fonctionnaires et des cheminot-e-s, le droit à l’éducation et le bac national, la sécurité sociale et l’assurance chômage…

Depuis maintenant deux mois, les étudiant-e-s et le personnels de Montpellier se mobilisent contre le Plan Étudiants et son monde, et au cours des différentes manifestations une convergence des luttes s’organise. Le 22 mars et le 14 avril ont été des dates charnières de cette mobilisation qui devient plus que jamais nationale.

C’est dans cette objectif que nous organisons donc ce meeting de convergence de luttes avec à la tribune : les étudiant-es, les cheminot-e-s, les lycéen-ne-s, la santé, l’éducation, et l’ensemble des secteurs mobilisés contre les réformes du gouvernement Macron.

Nous invitons tout-e-s ceux et celles qui entendent s’inscrire dans cette démarche à venir assister à un meeting de lutte et de convergence contre la politique du gouvernement, le mercredi 18 avril à 18h dans l’Amphi A de l’université Paul Valéry.

Ensuite, se déroulera un concert avec :
– Namaz Pamous
– Rap/Sound System avec Diego, L’ma et MacSinge
– et des fanfares !

Voir le site de Paul Va Lève toi !

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Actus, Solidarité et copinages

2e Rassemblement « Stop à l’enfermement des jeunes migrants mineurs ou majeurs ! » : mercredi à 13h devant le TGI

Ce lundi 16 avril plus de 200 personnes se sont rassemblées pour soutenir 2 jeunes migrants isolés, Falikou et Sidibé. En détention depuis déjà 3 semaines, date de leur arrestation, ils ont comparu devant le TGI … leur crime : être soupçonnés d’avoir menti sur leur âge en se faisant passer pour des mineurs.
Des membres de RESF, du collectif Bienvenue Migrants 34, des syndicalistes, des professeurs, ami-e-s, des étudiant-e-s venu-e-s soutenir les 2 arrêtés de la manifestation « convergence des luttes qui comparaissaient également au TGI, et surtout beaucoup d’autres jeunes migrants sont venu-e-s les soutenir. Toutes et tous ont clamé et scandé que leur place était à l’école et non en prison. De la solidarité et de la rage se sont exprimées face à l’absurde de cette situation.
Pour Falikou, le tribunal a confirmé la nullité du test osseux. Il a cependant été condamné à un mois de prison ferme, pour présentation de faux documents. Falikou doit sortir dans la semaine de prison du fait qu’il est incarcéré depuis 3 semaines. Son OQTF (obligation à quitter le territoire français) va être contesté.Comme il est mineur il ne passera pas par le centre de rétention. Mais sa condamnation à un mois de prison risque d’entraver sa régularisation et il faudra donc continuer à le soutenir.
Sidibé,scolarisé à Montpellier en CAP paysagisme, avait reconnu être majeur et avoir usé d’un faux. Il a malheureusement été condamné à une peine de 3 mois de prison ferme. La solidarité s’organise pour l’aider à traverser cette épreuve.
Continuons dès mercredi à nous mobiliser pour ne plus laisser le tribunal de Montpellier, le département et la préfecture traiter ces jeunes comme des criminels.
Restons solidaires pour que ces jeunes restent à l’école et non en prison.
Aucun être humain n’est illégal !

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Actus

Pétition « Non à l’emprisonnement des migrants mineurs ou jeunes majeurs dans l’Hérault »

A retrouver ici :

Cette pétition s’inscrit dans le cadre des États Généraux pour le Migrations (EGM). La réussite de cette pétition sera un soutien important pour que cesse l’inacceptable emprisonnement des jeunes migrants. Sa réussite peut aussi être un tremplin pour notre bataille contre le projet de loi portant sur l’immigration et l’asile.

Merci de faire signer cette pétition et de permettre de lui donner un caractère national pour les grandes associations

 

Non à l’emprisonnement des migrants mineurs ou jeunes majeurs dans l’Hérault

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république, Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice, des jeunes migrants sont envoyés en prison, sont accusés d’usage de faux papiers (extraits d’acte de naissance, jugements supplétifs ou passeports) ou d’usurpation d’identité (ils se seraient fait passer pour un autre). Dans plusieurs cas, nous avons pu prouver que ces jeunes étaient bien des mineurs et avaient été injustement condamnés.

Leur parcours est bien souvent long, traumatisant et soumis à de multiples violences et exploitations de toutes sortes pour payer leur voyage. Tout ceci leur confère une maturité que n’ont pas les jeunes du même âge en France. Bien souvent, arrivés en Italie ou en Espagne, ces jeunes prétendent être âgés de plus de 18 ans afin de poursuivre leur route plus facilement jusqu’à leur pays de destination finale.

Non seulement ces jeunes, nouvellement arrivés de leur périple, sont abandonnés à eux même dans des hôtels pendant des mois (jusqu’à huit à neuf mois), mais la suspicion prévaut toujours sur la bienveillance.

Ces jeunes sont trop souvent suspectés d’être de faux mineurs et ce malgré une évaluation positive réalisée par les associations. Au moindre doute, ils sont convoqués pour passer un test osseux. A notre connaissance, ceci aurait concerné 1/3 des mineurs accueillis en 2017 dans l’Hérault.

Vous n’êtes pas sans savoir que la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (Assemblée plénière du 26 juin 2014) demande l’interdiction du test osseux, et que le Défenseur des droits souhaite qu’il y soit mis un terme définitif.

6 heures du matin : la police vient chercher le jeune, présenté le jour même devant le juge du Tribunal de grande instance de Montpellier en comparution immédiate. Le Département se porte partie civile et réclame réparation des sommes versées au titre de la prise en charge dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance le jeune se retrouve alors condamné à une peine de trois à cinq mois, de prison ferme assortis de trois à cinq ans d’interdiction du territoire français, avec pour tout moyen de défense un avocat commis d’office.

Ce sont plusieurs dizaines de jeunes qui ont été ainsi condamnés depuis deux ans.

Coupables d’avoir été reconnus majeurs, même si ce n’est pas le cas, ces jeunes sont envoyés en prison parce qu’ils ont pu, pendant quelques mois, bénéficier d’une mise à l’abri (le plus souvent dans un hôtel), être nourris, et, très rarement, aller à l’école, – à peu de chose près, comme s’ils avaient été pris en charge par le 115 – c’est-à-dire avoir bénéficié de ce dont tout humain devrait bénéficier sur notre terre, simple application des articles 25 et 26 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

Ces jeunes ont fui la misère et la guerre, pour beaucoup leur voyage a été un vrai traumatisme. Si pour certains les passeurs ont fourni de faux papiers, ces jeunes sont bien plus des victimes que des coupables. Ne leur infligeons pas une double peine. Ne permettez pas qu’à celles de la misère et de la violence subies pendant leur voyage, s’ajoute celle de la prison.

Si certains de ces jeunes mentent parfois, ce n’est ni un crime, ni un vol, c’est pour fuir la misère, misère dont les anciens pays colonisateurs sont bien souvent en partie responsables.

Sur France Inter, Robert Badinter évoquait Victor Hugo assistant à des condamnations à des peines de prison. A cette époque, il n’y avait de casier judiciaire et on marquait les condamnés au fer rouge. Entendant le cri déchirant d’une condamnée, Victor Hugo avait dit : « « Il faut mettre fin à l’injustice de la justice. »

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république, Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice, écoutez les cris ou plutôt les pleurs de ces jeunes, mettez fin à l’injustice de cette justice, c’est au nom de la République que ces jeunes sont envoyés en prison. C’est intolérable.

 

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Actus

La semaine du 16 avril, la loi « Asile et immigration » arrive au parlement, la mobilisation doit s’amplifier encore !

Dénoncée par toutes les assos et collectifs, par les avocats, les travailleurs sociaux, le personnel de l’OFPRA et de la CNDA, le défenseur des droits et bien d’autres, il nous faut plus que jamais construire un rapport de forces. La semaine sera marquée par la convergence aves les étudiants en lutte, qui demandent également le retrait de la loi.

On compte vraiment sur votre présence  pour réussir ces mobilisations. Notre tract ici !

Mardi 10 avril à 17h, rassemblement devant la préfecture Mercredi 21 février, alors que le projet de loi « Asile et immigration » était présenté en Conseil des Ministres, nous étions une centaine rassemblés devant la préfecture pour protester contre les expulsions de nos amis demandeurs d’asile vers le premier pays par lequel ils sont entrées dans l’Union européenne et pour demander qu’ils soient autorisés à déposer leur demande d’asile en France. Ce rassemblement s’inscrivait également dans le cadre de l’appel national des États Généraux des Migrations pour dénoncer ce projet de loi porteur d’une régression sans précédent des droits des personnes étrangères.
Nous, Collectif Migrant.e.s Bienvenue 34, LDH, Cimade et RESF, membres de l’assemblée locale des États Généraux des Migrations, avons été reçus, le 21 février, par la Préfecture de l’Hérault, qui nous a proposé de lui soumettre les dossiers de demandeurs d’asile en voie d’expulsion pour que ces dossiers soient réexaminés. Nous les avons déposés le lundi 5 mars.
Afin de prendre connaissance de la décision du Préfet au sujet des dossiers déposés encore en suspend (14), nous avons sollicité une nouvelle audience. Elle aura enfin lieu ce mardi 10 avril 2018.
Mercredi 11 avril à 18 h à la Cimade :

Atelier de finalisation des cahiers de doléances d’EGM 34 à envoyer aux EGM nationaux
Jeudi 12 avril : 17 h à 21 h Université Paul Valéry
Dans le cadre des Etats Généraux des Migrations, le collectif Migrants Bienvenue 34  organise une soirée de soutien pour l’accueil des migrants le jeudi 12 avril à l’Université Paul Valéry de 17h à 21h salle Jean Moulin (Maison des étudiants)
Elle commencera par un moment d’échange et d’information sur l’actualité des luttes des migrants.  Il sera suivi par un concert du groupe « CREBASSA project » (Jazz/World music). Entrée prix libre.
Nous vous attendons nombreux.

Les étudiants en lutte organisent aussi à 21h un balletti où vous pourrez poursuivre la soirée si vous le souhaitez.

 

Samedi 14 avril, Marche solidaire à 14h30 Plan Cabanes
L’idée est de converger au Peyrou avec la grande manif nationale des étudiants en lutte organisée à Montpellier.
# couvercle pour faire du bruit : prendre sifflets et couvercles pour taper dessus# code vestimentaire : noir avec parapluie et tissus de couleurs, prendre les masques

# atelier de préparation avec les migrants le vendredi 13/04 au PRADHA de VLM, pendant le repas partagé convivial hebdomadaire. Venez avec vos chutes de tissu si possible.

Dimanche 15 avril à 15h au cinéma Utopia

Le dimanche 15 avril de 15 à 17h, aura lieu la retransmission de la table ronde proposée par l’association DTC – Défends ta citoyenneté au cinéma UTOPIA. ENTRÉE LIBRE.
Ouverture de la salle dès 14h30 – Un temps d’échange sur la terrasse du cinéma suivra la retransmission, agrémenté d’un goûter participatif !
La table ronde est intitulée « Gestion de la crise migratoire : quelles conséquences dans 20 ans ? ».

Chacun des invités donnera sa vision sur cette problématique :
▪Rokhaya Diallo, journaliste & militante anti-racisme,
▪EDWY PLENEL, fondateur de Mediapart et auteur du livre « Le Devoir d’Hospitalité »,
▪Eric Fassin, sociologue et professeur à Paris VIII,
▪Omar Guerrero, psychologue au Centre Primo Levi,
▪Morgane Dujmovic, géographe et membre du réseau Migreurop,
▪Mireille Damiano, avocate spécialisée en droit des enfants,
▪Cédric Herrou, agriculteur et président de DTC »Ensemble, nous interrogerons les pratiques actuelles du gouvernement, notamment avec le nouveau projet de loi Asile & Immigration, ainsi que les pratiques européennes (Dublin), et les conséquences de ces pratiques sur le long terme. Des conséquences sur nos sociétés, et particulièrement sur les demandeurs d’asile, qui en font les frais. Nous parlerons aussi des mineurs étrangers isolés, problématique brûlante quand on évoque l’avenir. Quel avenir leur offrons-nous ? Entre solidarité populaire et dérive populiste, quelle société sommes-nous en train de construire ? »

 

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Actus

Manifestation contre la loi Asile et Immigration – Samedi 14 avril – 14h30 – Plan Cabane

L’idée est de converger vers le Peyrou pour rejoindre la grande manif nationale des étudiants en lutte organisée à Montpellier.

# couvercle pour faire du bruit : prendre sifflets et couvercles pour taper dessus

# code vestimentaire : noir avec parapluie et tissus de couleurs

# atelier de préparation avec les migrants le vendredi 13/04 au PRADHA de VLM, pendant le repas partagé convivial hebdomadaire. Venez avec vos chutes de tissu si possible.

Le tract ici : doc 4

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Non à l’emprisonnement des migrants mineurs ou jeunes majeurs dans l’Hérault !

Soyons nombreux le 16 et le 18 avril 2018 à nous rassembler, dès 13 heures, devant le TGI de Montpellier place Pierre Flotte pour dire :
Stop à l’enfermement des jeunes migrants mineurs ou majeurs !
Depuis deux ans, des dizaines de migrants mineurs, ou jeunes majeurs, ont été condamnés à des peines de trois à cinq mois de prison ferme et de trois à cinq ans d’interdiction du territoire français. Quand un jeune arrive dans l’Hérault, il doit passer par le commissariat avant d’être mis à l’abri par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du département. Il est placé dans un hôtel et abandonné à lui-même, pendant des mois, avec simplement une visite tous les quinze jours d’un éducateur de l’ASE. Quand on connaît les traumatismes, liés au parcours, subis, notamment en Lybie, c’est inadmissible !
Au bout d’un à deux mois, il sera évalué, par une association mandatée par le conseil départemental, qui fera un rapport sur sa minorité. Ensuite, le procureur est saisi pour qu’il délivre une OPP (Ordonnance de placement provisoire). Le procureur saisit alors la police des frontières afin d’examiner l’authenticité des papiers.

En Afrique, dans bien des endroits, les naissances ne sont pas toujours enregistrées et dans bien des cas, c’est au moment où un jeune en a besoin, qu’il sollicite un acte de naissance, ou un jugement supplétif. C’est ainsi que de nombreux jeunes se retrouvent nés le 1er janvier. Même si certains connaissent leur âge, une grande partie n’en n’a pas réellement connaissance. Beaucoup de ces jeunes sont « envoyés », par leur famille, parfois à la suite du décès d’un, ou des parents, pour tenter un avenir meilleur en France. Leur parcours est bien souvent long, traumatisant et soumis à de multiples violences et exploitations de toutes sortes pour payer leur voyage. Tout ceci leur confère une maturité que n’ont pas les jeunes du même âge en France. Ces jeunes sont trop souvent suspectés d’être de faux mineurs et ce malgré une évaluation positive réalisée par les associations. Au moindre doute, ils sont convoqués pour passer un test osseux. A notre connaissance, ceci aurait concerné 1/3 des mineurs accueillis en 2017 dans l’Hérault.
Or il faut savoir que la validité scientifique de ces tests osseux est fortement contestée depuis des années. L’appréciation des marges d’erreur varie entre 2 et 4 ans ! D’ailleurs la plupart des départements n’ont plus recours à ces tests. Ces examens médicaux sont pratiqués alors que les jeunes n’ont pas le choix de s’y opposer faute de renoncer à toute protection. Leur consentement pour ces examens est donc totalement artificiel, voire facétieux.
En 2015, le Défenseur des droits affirmait que : « l’utilisation des tests osseux destinés à déterminer l’âge des mineurs étrangers isolés est inadaptée et inefficace et qu’ils portent atteinte à la dignité des enfants. » Le Défenseur des droits souhaite qu’il y soit mis un terme définitif. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (Assemblée plénière du 26 juin 2014) demande l’interdiction du test osseux. Alors qu’à Nîmes, les médecins de l’hôpital refusent de faire passer le test, à Montpellier, les médecins légistes de l’hôpital ont, non seulement fait passer le test à 1/3 des mineurs accueillis, mais en plus, ils pratiquent la palpation des parties génitales formellement interdite par l’ordre des médecins. Notons d’ailleurs au passage, qu’à aucun moment le jeune n’est informé, par l’ASE, des doutes sur ses actes d’état civil, pas plus d’ailleurs que du suivi de l’enquête administrative le concernant. Le doute ne semble jamais lui profiter.
Pendant toute cette période, qui peut durer de sept à neuf mois, le jeune est laissé livré à lui-même, sans couverture sociale, sans qu’aucune formation, ou scolarisation, ne lui soit proposée.
Ainsi, à l’issue d’une procédure qui conclut à la majorité, le procureur saisi poursuit alors le jeune, le Département se porte partie civile et réclame réparation des sommes versées au titre de la prise en charge dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance, sommes qui ne correspondent en rien au soi-disant préjudice 1. Un jour, à 6 heures du matin, la police vient chercher le jeune. Présenté le jour même devant le juge du Tribunal de grande instance de Montpellier en comparution immédiate, le procureur requière de cinq à dix mois de prison ferme et de cinq à dix ans d’interdiction du territoire français et le jeune se retrouve condamné à une peine de trois à cinq mois, de prison ferme assortis de trois à cinq ans d’interdiction du territoire français, avec pour tout moyen de défense un avocat commis d’office. Ce sont plusieurs dizaines de jeunes qui ont été ainsi condamnés depuis deux ans. Le récit de ces jeunes passés par la case prison, aux côtés de condamnés de droit commun, contribuant ainsi à la surpopulation carcérale tant dénoncée, est tout simplement insupportable. Certains nous diront même que cette étape de leur vie a été la plus douloureuse de toutes celles pourtant dramatiques de leur parcours d’exil.
Mercredi 21 mars, ce sont cinq jeunes, « cueillis » dans leur lit par la police, qui ont été présentés en comparution immédiate devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Montpellier. Ce jour-là, il y avait grève des avocats et leurs procès ont été reportés au 16 avril, pour deux d’entre eux, et au 18 avril pour les trois autres. Voyant que cette fois-ci, ces jeunes ne pourraient pas être expédiés en prison en un quart d’heure d’audience et en catimini, et craignant, à juste titre une mobilisation, le Procureur et le responsable de la PAF ont voulu prendre les devants et ont organisé une conférence de presse. « Les services de la police des frontières (PAF) a annoncé, ce 4 avril, avoir démantelé « une filière » d’immigration clandestine de jeunes ivoiriens se faisant passer, auprès du conseil départemental de l’Hérault comme faux mineurs. » (Le Midi Libre du 04/04/2018). Tout est dit, selon le vieux principe « calomnie, calomnie, il en reste toujours quelque chose », surtout quand elle provient d’une autorité. Si deux d’entre eux ont reconnu être majeurs, pour les trois autres, nous espérons que, cette fois, les avocats auront le temps de prouver leur minorité.
Coupables d’avoir été reconnus majeurs, même si ce n’est pas le cas, ces jeunes sont envoyés en prison parce qu’ils ont pu, pendant quelques mois, bénéficier d’une mise à l’abri (le plus souvent dans un hôtel), être nourris, et, très rarement, aller à l’école, – à peu de chose près, comme s’ils avaient été pris en charge par le 115 – c’est-à-dire avoir bénéficié de ce dont tout humain devrait bénéficier sur notre terre, simple application des articles 25 et 26 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme. Verra-t-on, à cause de la circulaire Collomb, les agents de l’OFFII, venir chasser les personnes, dites en situation irrégulière, mises à l’abri dans les centres d’urgence, comme la police vient « de cueillir » ces jeunes. Et va-t-on les emprisonner pour leur demander le remboursement de leur mise à l’abri. Ces jeunes ont fui la misère et la guerre, pour beaucoup leur voyage a été un vrai traumatisme. Si pour certains les passeurs ont fourni de faux papiers, ces jeunes sont bien plus des victimes que des coupables. Ne leur infligeons pas une double peine. N’ajoutons pas à celles de la misère et de la violence subies pendant leur voyage, celle de la prison.
Si certains de ces jeunes mentent parfois, ce n’est ni un crime, ni un vol, c’est pour fuir la misère, misère dont les anciens pays colonisateurs sont bien souvent responsables. Quand pour plusieurs de ces jeunes, nous obtenons les papiers prouvant leur minorité et l’authenticité de leur date de naissance, la contestation de leur condamnation auprès du TGI prend alors un temps infini, à croire que justice remet chaque fois le dossier dans le dessous de la pile pour ne pas avoir à se déjuger. Sur France Inter, Robert Badinter évoquait Victor Hugo assistant à des condamnations à des peines de prison. A cette époque, il n’y avait de casier judiciaire et on marquait les condamnés au fer rouge. Entendant le cri déchirant d’une condamnée, Victor Hugo avait dit : « « Il faut mettre fin à l’injustice de la justice. »

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république, Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice, écoutez les cris ou plutôt les pleurs de ces jeunes, mettez fin à l’injustice de cette justice, c’est au nom de la République que ces jeunes sont envoyés en prison. C’est intolérable.
1 Une nuit d’hôtel coûte de 50 à 60€, plus les repas, plus un éducateur qui passe deux fois par mois, soit un coût inférieur à 100€/J et le Département réclame 284€ par jour.

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