Auteur : collectifmigrantsbienvenue34

Texte de présentation (octobre 2016)

Depuis de nombreuses années la Méditerranée est devenue un véritable cimetière pour les migrant-e-s. En cause, la politique migratoire des États européens et de l’État français, avant tout sécuritaire : ils dépensent des sommes colossales pour empêcher les migrant-e-s d’arriver en militarisant les frontières, en contrôlant, « triant » dans des camps, en construisant des murs ou en expulsant vers une Turquie en pleine dérive autoritaire. Le choix du gouvernement français de n’accueillir qu’une poignée des populations qui fuient les guerres, le terrorisme, la misère constitue un véritable crime et vise en réalité à diviser les populations, à rendre les migrant-e-s invisibles tout en entretenant la peur de l’étranger.

Dans notre ville comme ailleurs, les moyens donnés par l’État et les collectivités locales sont nettement insuffisants, à commencer par le manque de logements, malgré les places supplémentaires des nouveaux CADA. De nombreuses personnes, des familles, des enfants, se retrouvent à la rue, isolé-e-s et sans moyens de subsistance. Rien, ou très peu, n’est prévu pour assurer l’interprétariat, les cours de français, l’accès aux soins et aux transports…
Toutes ces tâches reposent sur d’éventuel-le-s bénévoles.
Nous refusons la discrimination entre migrant-e-s économiques et réfugié-e-s politiques et nous luttons pour le droit de vivre et s’installer pour tou-te-s, là où chacun-e le souhaite. Notre collectif, créé en mai 2016, veut impulser avec les migrant-e-s un réseau de solidarité pour les aider à sortir de leur isolement social, favoriser l’échange, la rencontre et la découverte de notre société. Mais aussi les soutenir dans la bataille pour l’égalité des droits, l’obtention de meilleures conditions d’accueil, et dénoncer l’absence de politiques dignes des enjeux.

Point sur notre fonctionnement (novembre 2016)

Un collectif, c’est comme une auberge espagnole, on y trouve ce que l’on y apporte. Il n’a pas d’existence ni de capacités d’action en dehors des gens qui le composent, qui s’y impliquent, chacun-e selon ses capacités et ses disponibilités. C’est aussi un espace qui peut permettre de renforcer les initiatives des un-e-s et des autres, pour peu qu’elles soient mises au pot commun.
Nous avons fait le choix, et il y a eu débat, d’agir et sur le plan de la solidarité concrète et sur celui plus politique de la visibilisation de la situation des migrant-e-s et des causes qui mènent à cette situation. Car sans replacer la question des migrant-e-s dans l’espace public, il n’y a pas de perspectives autres que celles de coups de main qui pallient des manques comme on bouche un puits sans fond. Jusqu’à ce qu’on abandonne, épuisé-e.
Malgré les difficultés, nous restons persuadé-e-s que notre double positionnement est pertinent. Nous faisons aussi le constat que, même s’ils sont très insuffisants, les espaces de solidarité sur la ville existent, ce qui n’est pas le cas des espaces de visibilité de la situation des migrant-e-s. Et que sans construction commune, il n’y pas de perspectives de bâtir un rapport de force pour tenter de faire bouger les lignes, d’obtenir ce qu’une solidarité individuelle isolée ne peut pas atteindre.

Actus, Solidarité et copinages

2e Rassemblement « Stop à l’enfermement des jeunes migrants mineurs ou majeurs ! » : mercredi à 13h devant le TGI

Ce lundi 16 avril plus de 200 personnes se sont rassemblées pour soutenir 2 jeunes migrants isolés, Falikou et Sidibé. En détention depuis déjà 3 semaines, date de leur arrestation, ils ont comparu devant le TGI … leur crime : être soupçonnés d’avoir menti sur leur âge en se faisant passer pour des mineurs.
Des membres de RESF, du collectif Bienvenue Migrants 34, des syndicalistes, des professeurs, ami-e-s, des étudiant-e-s venu-e-s soutenir les 2 arrêtés de la manifestation « convergence des luttes qui comparaissaient également au TGI, et surtout beaucoup d’autres jeunes migrants sont venu-e-s les soutenir. Toutes et tous ont clamé et scandé que leur place était à l’école et non en prison. De la solidarité et de la rage se sont exprimées face à l’absurde de cette situation.
Pour Falikou, le tribunal a confirmé la nullité du test osseux. Il a cependant été condamné à un mois de prison ferme, pour présentation de faux documents. Falikou doit sortir dans la semaine de prison du fait qu’il est incarcéré depuis 3 semaines. Son OQTF (obligation à quitter le territoire français) va être contesté.Comme il est mineur il ne passera pas par le centre de rétention. Mais sa condamnation à un mois de prison risque d’entraver sa régularisation et il faudra donc continuer à le soutenir.
Sidibé,scolarisé à Montpellier en CAP paysagisme, avait reconnu être majeur et avoir usé d’un faux. Il a malheureusement été condamné à une peine de 3 mois de prison ferme. La solidarité s’organise pour l’aider à traverser cette épreuve.
Continuons dès mercredi à nous mobiliser pour ne plus laisser le tribunal de Montpellier, le département et la préfecture traiter ces jeunes comme des criminels.
Restons solidaires pour que ces jeunes restent à l’école et non en prison.
Aucun être humain n’est illégal !

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Actus

Pétition « Non à l’emprisonnement des migrants mineurs ou jeunes majeurs dans l’Hérault »

A retrouver ici :

Cette pétition s’inscrit dans le cadre des États Généraux pour le Migrations (EGM). La réussite de cette pétition sera un soutien important pour que cesse l’inacceptable emprisonnement des jeunes migrants. Sa réussite peut aussi être un tremplin pour notre bataille contre le projet de loi portant sur l’immigration et l’asile.

Merci de faire signer cette pétition et de permettre de lui donner un caractère national pour les grandes associations

 

Non à l’emprisonnement des migrants mineurs ou jeunes majeurs dans l’Hérault

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république, Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice, des jeunes migrants sont envoyés en prison, sont accusés d’usage de faux papiers (extraits d’acte de naissance, jugements supplétifs ou passeports) ou d’usurpation d’identité (ils se seraient fait passer pour un autre). Dans plusieurs cas, nous avons pu prouver que ces jeunes étaient bien des mineurs et avaient été injustement condamnés.

Leur parcours est bien souvent long, traumatisant et soumis à de multiples violences et exploitations de toutes sortes pour payer leur voyage. Tout ceci leur confère une maturité que n’ont pas les jeunes du même âge en France. Bien souvent, arrivés en Italie ou en Espagne, ces jeunes prétendent être âgés de plus de 18 ans afin de poursuivre leur route plus facilement jusqu’à leur pays de destination finale.

Non seulement ces jeunes, nouvellement arrivés de leur périple, sont abandonnés à eux même dans des hôtels pendant des mois (jusqu’à huit à neuf mois), mais la suspicion prévaut toujours sur la bienveillance.

Ces jeunes sont trop souvent suspectés d’être de faux mineurs et ce malgré une évaluation positive réalisée par les associations. Au moindre doute, ils sont convoqués pour passer un test osseux. A notre connaissance, ceci aurait concerné 1/3 des mineurs accueillis en 2017 dans l’Hérault.

Vous n’êtes pas sans savoir que la Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (Assemblée plénière du 26 juin 2014) demande l’interdiction du test osseux, et que le Défenseur des droits souhaite qu’il y soit mis un terme définitif.

6 heures du matin : la police vient chercher le jeune, présenté le jour même devant le juge du Tribunal de grande instance de Montpellier en comparution immédiate. Le Département se porte partie civile et réclame réparation des sommes versées au titre de la prise en charge dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance le jeune se retrouve alors condamné à une peine de trois à cinq mois, de prison ferme assortis de trois à cinq ans d’interdiction du territoire français, avec pour tout moyen de défense un avocat commis d’office.

Ce sont plusieurs dizaines de jeunes qui ont été ainsi condamnés depuis deux ans.

Coupables d’avoir été reconnus majeurs, même si ce n’est pas le cas, ces jeunes sont envoyés en prison parce qu’ils ont pu, pendant quelques mois, bénéficier d’une mise à l’abri (le plus souvent dans un hôtel), être nourris, et, très rarement, aller à l’école, – à peu de chose près, comme s’ils avaient été pris en charge par le 115 – c’est-à-dire avoir bénéficié de ce dont tout humain devrait bénéficier sur notre terre, simple application des articles 25 et 26 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme.

Ces jeunes ont fui la misère et la guerre, pour beaucoup leur voyage a été un vrai traumatisme. Si pour certains les passeurs ont fourni de faux papiers, ces jeunes sont bien plus des victimes que des coupables. Ne leur infligeons pas une double peine. Ne permettez pas qu’à celles de la misère et de la violence subies pendant leur voyage, s’ajoute celle de la prison.

Si certains de ces jeunes mentent parfois, ce n’est ni un crime, ni un vol, c’est pour fuir la misère, misère dont les anciens pays colonisateurs sont bien souvent en partie responsables.

Sur France Inter, Robert Badinter évoquait Victor Hugo assistant à des condamnations à des peines de prison. A cette époque, il n’y avait de casier judiciaire et on marquait les condamnés au fer rouge. Entendant le cri déchirant d’une condamnée, Victor Hugo avait dit : « « Il faut mettre fin à l’injustice de la justice. »

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république, Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice, écoutez les cris ou plutôt les pleurs de ces jeunes, mettez fin à l’injustice de cette justice, c’est au nom de la République que ces jeunes sont envoyés en prison. C’est intolérable.

 

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Actus

La semaine du 16 avril, la loi « Asile et immigration » arrive au parlement, la mobilisation doit s’amplifier encore !

Dénoncée par toutes les assos et collectifs, par les avocats, les travailleurs sociaux, le personnel de l’OFPRA et de la CNDA, le défenseur des droits et bien d’autres, il nous faut plus que jamais construire un rapport de forces. La semaine sera marquée par la convergence aves les étudiants en lutte, qui demandent également le retrait de la loi.

On compte vraiment sur votre présence  pour réussir ces mobilisations. Notre tract ici !

Mardi 10 avril à 17h, rassemblement devant la préfecture Mercredi 21 février, alors que le projet de loi « Asile et immigration » était présenté en Conseil des Ministres, nous étions une centaine rassemblés devant la préfecture pour protester contre les expulsions de nos amis demandeurs d’asile vers le premier pays par lequel ils sont entrées dans l’Union européenne et pour demander qu’ils soient autorisés à déposer leur demande d’asile en France. Ce rassemblement s’inscrivait également dans le cadre de l’appel national des États Généraux des Migrations pour dénoncer ce projet de loi porteur d’une régression sans précédent des droits des personnes étrangères.
Nous, Collectif Migrant.e.s Bienvenue 34, LDH, Cimade et RESF, membres de l’assemblée locale des États Généraux des Migrations, avons été reçus, le 21 février, par la Préfecture de l’Hérault, qui nous a proposé de lui soumettre les dossiers de demandeurs d’asile en voie d’expulsion pour que ces dossiers soient réexaminés. Nous les avons déposés le lundi 5 mars.
Afin de prendre connaissance de la décision du Préfet au sujet des dossiers déposés encore en suspend (14), nous avons sollicité une nouvelle audience. Elle aura enfin lieu ce mardi 10 avril 2018.
Mercredi 11 avril à 18 h à la Cimade :

Atelier de finalisation des cahiers de doléances d’EGM 34 à envoyer aux EGM nationaux
Jeudi 12 avril : 17 h à 21 h Université Paul Valéry
Dans le cadre des Etats Généraux des Migrations, le collectif Migrants Bienvenue 34  organise une soirée de soutien pour l’accueil des migrants le jeudi 12 avril à l’Université Paul Valéry de 17h à 21h salle Jean Moulin (Maison des étudiants)
Elle commencera par un moment d’échange et d’information sur l’actualité des luttes des migrants.  Il sera suivi par un concert du groupe « CREBASSA project » (Jazz/World music). Entrée prix libre.
Nous vous attendons nombreux.

Les étudiants en lutte organisent aussi à 21h un balletti où vous pourrez poursuivre la soirée si vous le souhaitez.

 

Samedi 14 avril, Marche solidaire à 14h30 Plan Cabanes
L’idée est de converger au Peyrou avec la grande manif nationale des étudiants en lutte organisée à Montpellier.
# couvercle pour faire du bruit : prendre sifflets et couvercles pour taper dessus# code vestimentaire : noir avec parapluie et tissus de couleurs, prendre les masques

# atelier de préparation avec les migrants le vendredi 13/04 au PRADHA de VLM, pendant le repas partagé convivial hebdomadaire. Venez avec vos chutes de tissu si possible.

Dimanche 15 avril à 15h au cinéma Utopia

Le dimanche 15 avril de 15 à 17h, aura lieu la retransmission de la table ronde proposée par l’association DTC – Défends ta citoyenneté au cinéma UTOPIA. ENTRÉE LIBRE.
Ouverture de la salle dès 14h30 – Un temps d’échange sur la terrasse du cinéma suivra la retransmission, agrémenté d’un goûter participatif !
La table ronde est intitulée « Gestion de la crise migratoire : quelles conséquences dans 20 ans ? ».

Chacun des invités donnera sa vision sur cette problématique :
▪Rokhaya Diallo, journaliste & militante anti-racisme,
▪EDWY PLENEL, fondateur de Mediapart et auteur du livre « Le Devoir d’Hospitalité »,
▪Eric Fassin, sociologue et professeur à Paris VIII,
▪Omar Guerrero, psychologue au Centre Primo Levi,
▪Morgane Dujmovic, géographe et membre du réseau Migreurop,
▪Mireille Damiano, avocate spécialisée en droit des enfants,
▪Cédric Herrou, agriculteur et président de DTC »Ensemble, nous interrogerons les pratiques actuelles du gouvernement, notamment avec le nouveau projet de loi Asile & Immigration, ainsi que les pratiques européennes (Dublin), et les conséquences de ces pratiques sur le long terme. Des conséquences sur nos sociétés, et particulièrement sur les demandeurs d’asile, qui en font les frais. Nous parlerons aussi des mineurs étrangers isolés, problématique brûlante quand on évoque l’avenir. Quel avenir leur offrons-nous ? Entre solidarité populaire et dérive populiste, quelle société sommes-nous en train de construire ? »

 

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Actus

Manifestation contre la loi Asile et Immigration – Samedi 14 avril – 14h30 – Plan Cabane

L’idée est de converger vers le Peyrou pour rejoindre la grande manif nationale des étudiants en lutte organisée à Montpellier.

# couvercle pour faire du bruit : prendre sifflets et couvercles pour taper dessus

# code vestimentaire : noir avec parapluie et tissus de couleurs

# atelier de préparation avec les migrants le vendredi 13/04 au PRADHA de VLM, pendant le repas partagé convivial hebdomadaire. Venez avec vos chutes de tissu si possible.

Le tract ici : doc 4

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Actus

Non à l’emprisonnement des migrants mineurs ou jeunes majeurs dans l’Hérault !

Soyons nombreux le 16 et le 18 avril 2018 à nous rassembler, dès 13 heures, devant le TGI de Montpellier place Pierre Flotte pour dire :
Stop à l’enfermement des jeunes migrants mineurs ou majeurs !
Depuis deux ans, des dizaines de migrants mineurs, ou jeunes majeurs, ont été condamnés à des peines de trois à cinq mois de prison ferme et de trois à cinq ans d’interdiction du territoire français. Quand un jeune arrive dans l’Hérault, il doit passer par le commissariat avant d’être mis à l’abri par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) du département. Il est placé dans un hôtel et abandonné à lui-même, pendant des mois, avec simplement une visite tous les quinze jours d’un éducateur de l’ASE. Quand on connaît les traumatismes, liés au parcours, subis, notamment en Lybie, c’est inadmissible !
Au bout d’un à deux mois, il sera évalué, par une association mandatée par le conseil départemental, qui fera un rapport sur sa minorité. Ensuite, le procureur est saisi pour qu’il délivre une OPP (Ordonnance de placement provisoire). Le procureur saisit alors la police des frontières afin d’examiner l’authenticité des papiers.

En Afrique, dans bien des endroits, les naissances ne sont pas toujours enregistrées et dans bien des cas, c’est au moment où un jeune en a besoin, qu’il sollicite un acte de naissance, ou un jugement supplétif. C’est ainsi que de nombreux jeunes se retrouvent nés le 1er janvier. Même si certains connaissent leur âge, une grande partie n’en n’a pas réellement connaissance. Beaucoup de ces jeunes sont « envoyés », par leur famille, parfois à la suite du décès d’un, ou des parents, pour tenter un avenir meilleur en France. Leur parcours est bien souvent long, traumatisant et soumis à de multiples violences et exploitations de toutes sortes pour payer leur voyage. Tout ceci leur confère une maturité que n’ont pas les jeunes du même âge en France. Ces jeunes sont trop souvent suspectés d’être de faux mineurs et ce malgré une évaluation positive réalisée par les associations. Au moindre doute, ils sont convoqués pour passer un test osseux. A notre connaissance, ceci aurait concerné 1/3 des mineurs accueillis en 2017 dans l’Hérault.
Or il faut savoir que la validité scientifique de ces tests osseux est fortement contestée depuis des années. L’appréciation des marges d’erreur varie entre 2 et 4 ans ! D’ailleurs la plupart des départements n’ont plus recours à ces tests. Ces examens médicaux sont pratiqués alors que les jeunes n’ont pas le choix de s’y opposer faute de renoncer à toute protection. Leur consentement pour ces examens est donc totalement artificiel, voire facétieux.
En 2015, le Défenseur des droits affirmait que : « l’utilisation des tests osseux destinés à déterminer l’âge des mineurs étrangers isolés est inadaptée et inefficace et qu’ils portent atteinte à la dignité des enfants. » Le Défenseur des droits souhaite qu’il y soit mis un terme définitif. La Commission Nationale Consultative des Droits de l’Homme (Assemblée plénière du 26 juin 2014) demande l’interdiction du test osseux. Alors qu’à Nîmes, les médecins de l’hôpital refusent de faire passer le test, à Montpellier, les médecins légistes de l’hôpital ont, non seulement fait passer le test à 1/3 des mineurs accueillis, mais en plus, ils pratiquent la palpation des parties génitales formellement interdite par l’ordre des médecins. Notons d’ailleurs au passage, qu’à aucun moment le jeune n’est informé, par l’ASE, des doutes sur ses actes d’état civil, pas plus d’ailleurs que du suivi de l’enquête administrative le concernant. Le doute ne semble jamais lui profiter.
Pendant toute cette période, qui peut durer de sept à neuf mois, le jeune est laissé livré à lui-même, sans couverture sociale, sans qu’aucune formation, ou scolarisation, ne lui soit proposée.
Ainsi, à l’issue d’une procédure qui conclut à la majorité, le procureur saisi poursuit alors le jeune, le Département se porte partie civile et réclame réparation des sommes versées au titre de la prise en charge dans le cadre de l’Aide Sociale à l’Enfance, sommes qui ne correspondent en rien au soi-disant préjudice 1. Un jour, à 6 heures du matin, la police vient chercher le jeune. Présenté le jour même devant le juge du Tribunal de grande instance de Montpellier en comparution immédiate, le procureur requière de cinq à dix mois de prison ferme et de cinq à dix ans d’interdiction du territoire français et le jeune se retrouve condamné à une peine de trois à cinq mois, de prison ferme assortis de trois à cinq ans d’interdiction du territoire français, avec pour tout moyen de défense un avocat commis d’office. Ce sont plusieurs dizaines de jeunes qui ont été ainsi condamnés depuis deux ans. Le récit de ces jeunes passés par la case prison, aux côtés de condamnés de droit commun, contribuant ainsi à la surpopulation carcérale tant dénoncée, est tout simplement insupportable. Certains nous diront même que cette étape de leur vie a été la plus douloureuse de toutes celles pourtant dramatiques de leur parcours d’exil.
Mercredi 21 mars, ce sont cinq jeunes, « cueillis » dans leur lit par la police, qui ont été présentés en comparution immédiate devant le Tribunal de grande instance (TGI) de Montpellier. Ce jour-là, il y avait grève des avocats et leurs procès ont été reportés au 16 avril, pour deux d’entre eux, et au 18 avril pour les trois autres. Voyant que cette fois-ci, ces jeunes ne pourraient pas être expédiés en prison en un quart d’heure d’audience et en catimini, et craignant, à juste titre une mobilisation, le Procureur et le responsable de la PAF ont voulu prendre les devants et ont organisé une conférence de presse. « Les services de la police des frontières (PAF) a annoncé, ce 4 avril, avoir démantelé « une filière » d’immigration clandestine de jeunes ivoiriens se faisant passer, auprès du conseil départemental de l’Hérault comme faux mineurs. » (Le Midi Libre du 04/04/2018). Tout est dit, selon le vieux principe « calomnie, calomnie, il en reste toujours quelque chose », surtout quand elle provient d’une autorité. Si deux d’entre eux ont reconnu être majeurs, pour les trois autres, nous espérons que, cette fois, les avocats auront le temps de prouver leur minorité.
Coupables d’avoir été reconnus majeurs, même si ce n’est pas le cas, ces jeunes sont envoyés en prison parce qu’ils ont pu, pendant quelques mois, bénéficier d’une mise à l’abri (le plus souvent dans un hôtel), être nourris, et, très rarement, aller à l’école, – à peu de chose près, comme s’ils avaient été pris en charge par le 115 – c’est-à-dire avoir bénéficié de ce dont tout humain devrait bénéficier sur notre terre, simple application des articles 25 et 26 de la Déclaration Universelle des droits de l’Homme. Verra-t-on, à cause de la circulaire Collomb, les agents de l’OFFII, venir chasser les personnes, dites en situation irrégulière, mises à l’abri dans les centres d’urgence, comme la police vient « de cueillir » ces jeunes. Et va-t-on les emprisonner pour leur demander le remboursement de leur mise à l’abri. Ces jeunes ont fui la misère et la guerre, pour beaucoup leur voyage a été un vrai traumatisme. Si pour certains les passeurs ont fourni de faux papiers, ces jeunes sont bien plus des victimes que des coupables. Ne leur infligeons pas une double peine. N’ajoutons pas à celles de la misère et de la violence subies pendant leur voyage, celle de la prison.
Si certains de ces jeunes mentent parfois, ce n’est ni un crime, ni un vol, c’est pour fuir la misère, misère dont les anciens pays colonisateurs sont bien souvent responsables. Quand pour plusieurs de ces jeunes, nous obtenons les papiers prouvant leur minorité et l’authenticité de leur date de naissance, la contestation de leur condamnation auprès du TGI prend alors un temps infini, à croire que justice remet chaque fois le dossier dans le dessous de la pile pour ne pas avoir à se déjuger. Sur France Inter, Robert Badinter évoquait Victor Hugo assistant à des condamnations à des peines de prison. A cette époque, il n’y avait de casier judiciaire et on marquait les condamnés au fer rouge. Entendant le cri déchirant d’une condamnée, Victor Hugo avait dit : « « Il faut mettre fin à l’injustice de la justice. »

Monsieur Emmanuel Macron, Président de la république, Madame Nicole Belloubet, Garde des sceaux et Ministre de la justice, écoutez les cris ou plutôt les pleurs de ces jeunes, mettez fin à l’injustice de cette justice, c’est au nom de la République que ces jeunes sont envoyés en prison. C’est intolérable.
1 Une nuit d’hôtel coûte de 50 à 60€, plus les repas, plus un éducateur qui passe deux fois par mois, soit un coût inférieur à 100€/J et le Département réclame 284€ par jour.

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Actus

Table ronde – Dimanche 15 avril

Le dimanche 15 avril de 15 à 17h, aura lieu la retransmission de la table ronde proposée par l’association DTC – Défends ta citoyenneté au cinéma UTOPIA. ENTRÉE LIBRE.
Ouverture de la salle dès 14h30 – Un temps d’échange sur la terrasse du cinéma suivra la retransmission, agrémenté d’un goûter participatif !

La table ronde est intitulée « Gestion de la crise migratoire : quelles conséquences dans 20 ans ? ».

Chacun des invités donnera sa vision sur cette problématique :
▪Rokhaya Diallo, journaliste & militante anti-racisme,
▪EDWY PLENEL, fondateur de Mediapart et auteur du livre « Le Devoir d’Hospitalité »,
▪Eric Fassin, sociologue et professeur à Paris VIII,
▪Omar Guerrero, psychologue au Centre Primo Levi,
▪Morgane Dujmovic, géographe et membre du réseau Migreurop,
▪Mireille Damiano, avocate spécialisée en droit des enfants,
▪Cédric Herrou, agriculteur et président de DTC

« Ensemble, nous interrogerons les pratiques actuelles du gouvernement, notamment avec le nouveau projet de loi Asile & Immigration, ainsi que les pratiques européennes (Dublin), et les conséquences de ces pratiques sur le long terme. Des conséquences sur nos sociétés, et particulièrement sur les demandeurs d’asile, qui en font les frais. Nous parlerons aussi des mineurs étrangers isolés, problématique brûlante quand on évoque l’avenir. Quel avenir leur offrons-nous ? Entre solidarité populaire et dérive populiste, quelle société sommes-nous en train de construire ? »

Voici l’évènement Facebook

Ici l’affiche.

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Actus, Communiqués

Mobilisation contre les expulsions ! Mardi 10 – 17h – Préfecture

Mercredi 21 février, alors que le projet de loi « Asile et immigration » était présenté en Conseil des Ministres, nous étions une centaine rassemblés devant la préfecture pour protester contre les expulsions de nos amis demandeurs d’asile vers le premier pays par lequel ils sont entrées dans l’Union européenne et pour demander qu’ils soient autorisés à déposer leur demande d’asile en France. Ce rassemblement s’inscrivait également dans le cadre de l’appel national des États Généraux des Migrations pour dénoncer ce projet de loi porteur d’une régression sans précédent des droits des personnes étrangères.
Nous, Collectif Migrant.e.s Bienvenue 34, LDH, Cimade et RESF, membres de l’assemblée locale des États Généraux des Migrations, avons été reçus, le 21 février, par la Préfecture de l’Hérault, qui nous a proposé de lui soumettre les dossiers de demandeurs d’asile en voie d’expulsion pour que ces dossiers soient réexaminés. Nous les avons déposés le lundi 5 mars.
Afin de prendre connaissance de la décision du Préfet au sujet des dossiers déposés encore en suspend (14), nous avons sollicité une nouvelle audience. elle aura lieu ce mardi 10 avril 2018.
Nous appelons donc à un rassemblement devant la préfecture ce même jour à 17h.

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Actus, Production du CMB34, Tracts

Contre la précarisation généralisée de nos vies, de celles des personnes migrantes…

Contre la répression policière, judiciaire de ceux, celles :
– qui accompagnent les plus démuni.e.s et qui résistent : les syndicalistes, les étudiant.e.s, les militant.e.s
– qui réquisitionnent, aux frontières à Briançon, Vintimille, dans les universités et ailleurs, des logements pour les sans abris migrant-e-s ou non.
Contre le projet de loi asile immigration, pour l’arrêt immédiat de la procédure Dublin, piège inhumain pour les personnes migrantes, mis en place par l’Europe et les gouvernements qui la composent.

L’état crée de toute pièce des personnes peu désirables : des migrant.e.s, des cheminots avec leur statut « privilégié », des étudiant.e.s pas assez sélectionné.e.s, des zadistes, des agriculteurs qui défendent leur bout de terre…
Nous ne pouvons que constater la brutalité de la politique de l’état mise en œuvre avec la suppression des crédits au logement social, la suppression des contrats aidés, la casse des services publics, la nouvelle loi « Asile et immigration » qui va être votée prochainement.
Toutes ces mesures et bien d’autres s’inscrivent dans un ordre européen et mondial dont sont victimes les personnes exilées, réfugiées, sans-papiers que nous accompagnons. Celles-ci viennent de pays où sévissent guerres, famines, régimes politiques autoritaires et violents, pillage des ressources, dérèglement climatique ; tout ceci avec la participation des États occidentaux qui refusent d’assumer ensuite les conséquences de leurs actes. Ils imposent un durcissement des politiques migratoires (françaises et européennes) : développement sécuritaire et surveillance accrue des frontières, fermeture de celles-ci, expulsions et enfermements massifs, répression, traitements inhumains, violences et tortures, camps de fortune, camps de rétention, législation défavorable, etc.
Les personnes migrantes sont les victimes d’un système néolibéral, capitaliste, que nous (les non-migrant.e.s) subissons aussi. Un ordre mondial dirigé par des grands groupes et quelques gouvernements qui s’affairent dans le cadre d’une internationalisation et d’une financiarisation du capital et qui, dans leur course au profit démesuré, accentuent la dégradation environnementale, la précarisation du travail, les guerres, les déplacements de population, la casse ou l’absence de services publics.
Dans nos luttes, c’est autant le respect du à nos camarades migrant.e.s qui est en jeu que notre propre humanité face à l’inhumanité de ceux et celles qui nous gouvernent.

Nous soutenons les luttes des étudiant.e.s, des cheminots, des personnels de santé, de l’Éducation Nationale et bien d’autres face à une politique désastreuse pour tous les peuples d’ici et d’ailleurs.

Nous appelons à venir soutenir les personnes migrant.e.s le mardi 10 avril à 17h devant la Préfecture pour appuyer leur demande de levée de la procédure Dublin, et à manifester le samedi 14 avril (lieu et heure encore à déterminer), journée nationale appelée par les États Généraux des Migrations.

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Actus, Articles de Presse

Reportage radio de l’association « On a quelque chose à dire » avec des personnes du collectif

Il y a quelques temps des personnes du collectif ont participé à un petit reportage radio, réalisé par des jeunes ados en stage avec l’association OAQADI (On a quelque chose à dire).

L’interview a été monté et intégré à l’émission « Résister » qui est désormais en ligne sur notre site :
http://www.oaqadi.fr/node/167

L’émission est diffusée sur Radio Clapas, les mercredis 28 mars et 4 avril, à 12h!
Vous pouvez l’écouter sur les ondes en vous branchant sur le 93.5 FM (à Montpellier) ou sur le site de la radio : www.radioclapas.fr
Elle sera aussi multi-diffusée sur Radio Larzac, Radio Saint-Affrique…

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Actus

Manifestation samedi 7 avril à Paris pour le retrait de la loi asile-immigration

La réunion de la coordination nationale des collectifs de solidarité et collectifs de migrantEs/exiléEs/sans-papiers a eu lieu à Lyon. 
Etaient présentes 120 personnes représentant une trentaine de collectifs venus d’Avignon, Aubenas, Bourg-en-Bresse, Bourges, Briançon, Caen, Calais, Gap, Grenoble, Le Mans, Lille, Lyon, Paris, Tours, Turin, Veynes et Villeurbanne. De Paris une délégation de 16 personnes de collectifs participant de la marche des solidarités y a participé (CSP Paris 20, CSP 75, Intégration 21, 20è Solidaire, ZSP 18). D’autres collectifs de Paris y étaient aussi (Occupant-e-s de Paris 8, BAD, Paris d’Exil). Cette coordination appelle à une journée nationale de manifestations pour le retrait du projet de loi le samedi 7 avril, à charge pour les structures et collectifs locaux, d’organiser une manifestation selon les modalités possibles.
Il a été décidé d’organiser une manifestation à Paris le 7 avril. Une autre est proposé le 15 avril par le BAAM et nous attendons une autre proposition pour le 1er Mai. L’appel est rédigé comme suit :
Dans le cadre de la journée nationale appelée par la Coordination nationale des collectifs de solidarité et des collectifs de migrantEs/exiléEs/sans-papiers, à l’appel des Collectifs des sans-papiers et migrantEs de la région parisienne
Samedi 7 avril
14H – Place de la Chapelle (métro La Chapelle)
–          Pour le retrait du projet de loi Asile-Immigration
–          Pour la liberté de circulation et d’installation
–          Pour la régularisation de touTEs les sans-papiers
contact@collectif-pour-une-nation-refuge.org

facebook

www.c-n-r.org

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