Six jeunes soudanais, demandeurs d’asile hébergés au CAO sont contraints depuis une semaine de signer tous les jours au commissariat de police avec leur maigre baluchon. Ils risquent chaque jour d’être expulsés vers l’italie, porte d’entrée de l’Union Européenne où ils ont déposés, de gré ou de force, leurs empreintes digitales.
Mardi, l’un d’eux, Babiker, est retenu par la police, envoyé en Centre de Rétention Administrative (CRA) à Nîmes sans que quiconque soit prévenu.
Mercredi, la préfecture prévoit d’expulser Babiker par le vol de 14h55 Montpellier / Roissy. Les militant-e-s du CMB34 alertés sont à l’aéroport, la compagnie aérienne refuse d’embarquer notre ami qui est à nouveau emmené au CRA de Nîmes puis, en soirée au CRA du Mesnil-Amelot (à côté de Roissy). Ce jeudi matin Baniker est mis dans un avion pour Bologne. Il se retrouve dans un centre de réfugiés avec une centaine de personne sans information aucune, il est saisi de désespoir.
Le préfet a agi à toute vitesse pour expulser Babiker AVANT que le recours introduit par son avocate passe ce jeudi matin au tribunal de Nîmes (Juge des Libertés et de la Détention). Nos cinq autres amis soudanais vivent eux-aussi sous cette menace chaque jour. RIEN ne justifie cette précipitation, ces jeunes hommes ne mettent aucunement la France en danger !
Babiker a fui la guerre civile au Soudan, il est depuis des mois en France, il apprend le français, s’est fait des amis. Il souhaite vivre en France, à Montpellier. Donnons-lui le droit de choisir son pays d’accueil !
Mais, c’est mal connaître la détermination du Collectif Bienvenue 34 qui ne pliera pas devant tant d’injustice et d’inhumanité, quant aux situations actuelles de l’accueil des migrants dans ce pays. Hier encore Cédric Herrou était interpelé avec 156 migrants. Lundi matin, 18 migrants étaient expulsés de Barcelonnette et 15 devraient suivre encore. Sans compter tout le reste, Calais, Briançon, Le Vigan etc.
Nous continuerons à faire du bruit autour des ces situations et à faire connaître au grand public ce que l’état génère vis-à-vis de personnes fuyant des pays de guerre et de misère.
Justice affaiblie, contournée… Exécutif tout puissant, c’est l’état d’urgence que la France en marche veut intégrer dans notre constitution, aujourd’hui pour les migrants, demain pour tout le monde.
Babiker a été éloigné, il y a encore d’autres amis ici. Ne baissons pas les bras !
Il n’y a pas d’étrangers sur cette terre