Catégorie : Tracts

Texte de présentation (octobre 2016)

Depuis de nombreuses années la Méditerranée est devenue un véritable cimetière pour les migrant-e-s. En cause, la politique migratoire des États européens et de l’État français, avant tout sécuritaire : ils dépensent des sommes colossales pour empêcher les migrant-e-s d’arriver en militarisant les frontières, en contrôlant, « triant » dans des camps, en construisant des murs ou en expulsant vers une Turquie en pleine dérive autoritaire. Le choix du gouvernement français de n’accueillir qu’une poignée des populations qui fuient les guerres, le terrorisme, la misère constitue un véritable crime et vise en réalité à diviser les populations, à rendre les migrant-e-s invisibles tout en entretenant la peur de l’étranger.

Dans notre ville comme ailleurs, les moyens donnés par l’État et les collectivités locales sont nettement insuffisants, à commencer par le manque de logements, malgré les places supplémentaires des nouveaux CADA. De nombreuses personnes, des familles, des enfants, se retrouvent à la rue, isolé-e-s et sans moyens de subsistance. Rien, ou très peu, n’est prévu pour assurer l’interprétariat, les cours de français, l’accès aux soins et aux transports…
Toutes ces tâches reposent sur d’éventuel-le-s bénévoles.
Nous refusons la discrimination entre migrant-e-s économiques et réfugié-e-s politiques et nous luttons pour le droit de vivre et s’installer pour tou-te-s, là où chacun-e le souhaite. Notre collectif, créé en mai 2016, veut impulser avec les migrant-e-s un réseau de solidarité pour les aider à sortir de leur isolement social, favoriser l’échange, la rencontre et la découverte de notre société. Mais aussi les soutenir dans la bataille pour l’égalité des droits, l’obtention de meilleures conditions d’accueil, et dénoncer l’absence de politiques dignes des enjeux.

Point sur notre fonctionnement (novembre 2016)

Un collectif, c’est comme une auberge espagnole, on y trouve ce que l’on y apporte. Il n’a pas d’existence ni de capacités d’action en dehors des gens qui le composent, qui s’y impliquent, chacun-e selon ses capacités et ses disponibilités. C’est aussi un espace qui peut permettre de renforcer les initiatives des un-e-s et des autres, pour peu qu’elles soient mises au pot commun.
Nous avons fait le choix, et il y a eu débat, d’agir et sur le plan de la solidarité concrète et sur celui plus politique de la visibilisation de la situation des migrant-e-s et des causes qui mènent à cette situation. Car sans replacer la question des migrant-e-s dans l’espace public, il n’y a pas de perspectives autres que celles de coups de main qui pallient des manques comme on bouche un puits sans fond. Jusqu’à ce qu’on abandonne, épuisé-e.
Malgré les difficultés, nous restons persuadé-e-s que notre double positionnement est pertinent. Nous faisons aussi le constat que, même s’ils sont très insuffisants, les espaces de solidarité sur la ville existent, ce qui n’est pas le cas des espaces de visibilité de la situation des migrant-e-s. Et que sans construction commune, il n’y pas de perspectives de bâtir un rapport de force pour tenter de faire bouger les lignes, d’obtenir ce qu’une solidarité individuelle isolée ne peut pas atteindre.

Actus, Production du CMB34, Tracts

Contre la précarisation généralisée de nos vies, de celles des personnes migrantes…

Contre la répression policière, judiciaire de ceux, celles :
– qui accompagnent les plus démuni.e.s et qui résistent : les syndicalistes, les étudiant.e.s, les militant.e.s
– qui réquisitionnent, aux frontières à Briançon, Vintimille, dans les universités et ailleurs, des logements pour les sans abris migrant-e-s ou non.
Contre le projet de loi asile immigration, pour l’arrêt immédiat de la procédure Dublin, piège inhumain pour les personnes migrantes, mis en place par l’Europe et les gouvernements qui la composent.

L’état crée de toute pièce des personnes peu désirables : des migrant.e.s, des cheminots avec leur statut « privilégié », des étudiant.e.s pas assez sélectionné.e.s, des zadistes, des agriculteurs qui défendent leur bout de terre…
Nous ne pouvons que constater la brutalité de la politique de l’état mise en œuvre avec la suppression des crédits au logement social, la suppression des contrats aidés, la casse des services publics, la nouvelle loi « Asile et immigration » qui va être votée prochainement.
Toutes ces mesures et bien d’autres s’inscrivent dans un ordre européen et mondial dont sont victimes les personnes exilées, réfugiées, sans-papiers que nous accompagnons. Celles-ci viennent de pays où sévissent guerres, famines, régimes politiques autoritaires et violents, pillage des ressources, dérèglement climatique ; tout ceci avec la participation des États occidentaux qui refusent d’assumer ensuite les conséquences de leurs actes. Ils imposent un durcissement des politiques migratoires (françaises et européennes) : développement sécuritaire et surveillance accrue des frontières, fermeture de celles-ci, expulsions et enfermements massifs, répression, traitements inhumains, violences et tortures, camps de fortune, camps de rétention, législation défavorable, etc.
Les personnes migrantes sont les victimes d’un système néolibéral, capitaliste, que nous (les non-migrant.e.s) subissons aussi. Un ordre mondial dirigé par des grands groupes et quelques gouvernements qui s’affairent dans le cadre d’une internationalisation et d’une financiarisation du capital et qui, dans leur course au profit démesuré, accentuent la dégradation environnementale, la précarisation du travail, les guerres, les déplacements de population, la casse ou l’absence de services publics.
Dans nos luttes, c’est autant le respect du à nos camarades migrant.e.s qui est en jeu que notre propre humanité face à l’inhumanité de ceux et celles qui nous gouvernent.

Nous soutenons les luttes des étudiant.e.s, des cheminots, des personnels de santé, de l’Éducation Nationale et bien d’autres face à une politique désastreuse pour tous les peuples d’ici et d’ailleurs.

Nous appelons à venir soutenir les personnes migrant.e.s le mardi 10 avril à 17h devant la Préfecture pour appuyer leur demande de levée de la procédure Dublin, et à manifester le samedi 14 avril (lieu et heure encore à déterminer), journée nationale appelée par les États Généraux des Migrations.

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