Auteur : 17anne11

Texte de présentation (octobre 2016)

Depuis de nombreuses années la Méditerranée est devenue un véritable cimetière pour les migrant-e-s. En cause, la politique migratoire des États européens et de l’État français, avant tout sécuritaire : ils dépensent des sommes colossales pour empêcher les migrant-e-s d’arriver en militarisant les frontières, en contrôlant, « triant » dans des camps, en construisant des murs ou en expulsant vers une Turquie en pleine dérive autoritaire. Le choix du gouvernement français de n’accueillir qu’une poignée des populations qui fuient les guerres, le terrorisme, la misère constitue un véritable crime et vise en réalité à diviser les populations, à rendre les migrant-e-s invisibles tout en entretenant la peur de l’étranger.

Dans notre ville comme ailleurs, les moyens donnés par l’État et les collectivités locales sont nettement insuffisants, à commencer par le manque de logements, malgré les places supplémentaires des nouveaux CADA. De nombreuses personnes, des familles, des enfants, se retrouvent à la rue, isolé-e-s et sans moyens de subsistance. Rien, ou très peu, n’est prévu pour assurer l’interprétariat, les cours de français, l’accès aux soins et aux transports…
Toutes ces tâches reposent sur d’éventuel-le-s bénévoles.
Nous refusons la discrimination entre migrant-e-s économiques et réfugié-e-s politiques et nous luttons pour le droit de vivre et s’installer pour tou-te-s, là où chacun-e le souhaite. Notre collectif, créé en mai 2016, veut impulser avec les migrant-e-s un réseau de solidarité pour les aider à sortir de leur isolement social, favoriser l’échange, la rencontre et la découverte de notre société. Mais aussi les soutenir dans la bataille pour l’égalité des droits, l’obtention de meilleures conditions d’accueil, et dénoncer l’absence de politiques dignes des enjeux.

Point sur notre fonctionnement (novembre 2016)

Un collectif, c’est comme une auberge espagnole, on y trouve ce que l’on y apporte. Il n’a pas d’existence ni de capacités d’action en dehors des gens qui le composent, qui s’y impliquent, chacun-e selon ses capacités et ses disponibilités. C’est aussi un espace qui peut permettre de renforcer les initiatives des un-e-s et des autres, pour peu qu’elles soient mises au pot commun.
Nous avons fait le choix, et il y a eu débat, d’agir et sur le plan de la solidarité concrète et sur celui plus politique de la visibilisation de la situation des migrant-e-s et des causes qui mènent à cette situation. Car sans replacer la question des migrant-e-s dans l’espace public, il n’y a pas de perspectives autres que celles de coups de main qui pallient des manques comme on bouche un puits sans fond. Jusqu’à ce qu’on abandonne, épuisé-e.
Malgré les difficultés, nous restons persuadé-e-s que notre double positionnement est pertinent. Nous faisons aussi le constat que, même s’ils sont très insuffisants, les espaces de solidarité sur la ville existent, ce qui n’est pas le cas des espaces de visibilité de la situation des migrant-e-s. Et que sans construction commune, il n’y pas de perspectives de bâtir un rapport de force pour tenter de faire bouger les lignes, d’obtenir ce qu’une solidarité individuelle isolée ne peut pas atteindre.

Actus

Procès de citoyens solidaires, La Roya, 16 mai 2017

Le 16 mai il y aura le procès des 4 solidaires de la Roya au Palais de Justice de Nice a 13h et pour lequel Citoyens Solidaires 06 et
toutes les associations appellent à la mobilisation et le 19 mai, à Nice à 8h30 c’est le délibéré du procès de Francesca.

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Françoise Gogois, René Dahon, Gibi et Dan arrêtés à Sospel
By csds06 on 7 janvier 2017 • ( 7 )

4 nouveaux citoyens ont été arrêtés vendredi 6 janvier 2017 vers 17h et placés en garde à vue à Sospel puis libérés après 24h éprouvantes. Leur procès se tiendra le 16 mai 2017 à 13h30 au TGI de Nice

À Sospel, petit village situé entre Nice et la vallée de la Roya, un dispositif hallucinant mêlant armée, police et gendarmerie a été mis en place. Imaginez 70 hommes de l’armée – la fameuse force sentinelle -, 30 gendarmes en poste fixe au village, les gendarmes mobiles à différents points de contrôle aux 4 coins du village et environ 10 policiers nationaux pour un village d’un peu moins de 3800 habitants. Ces effectifs augmentent quand il y a une opération particulière, les chasseurs alpins et parfois la légion étrangère parcourent alors les chemins de randonnée et contrôlent chaque train, souvent même les bus. Il semblerait que l’armée dispose même d’un drone…

Communiqué de presse de Roya citoyenne  Le 8/1/2017

Ce vendredi 6 janvier, le jour même où la justice décide de relaxer Pierre-Alain Manonni pour avoir convoyé trois réfugiées, quatre autres citoyens solidaires sont interpellés entre Breil et Sospel et maintenus 24 h en garde à vue.
Françoise Gogois, René Dahon, Gérard Bonnet, et Dan Oudin, cherchaient simplement à déplacer six jeunes réfugiés vers d’autres lieux d’hébergements privés présentant des conditions d’accueil dignes et sécurisées.
Rappelons que le Procureur de la République, lors du procès de Cédric Herrou, lui a reproché, entre autres, de « loger des réfugiés dans des conditions indignes », car ils étaient sous des tentes ou des caravanes.  Cette action allait dans le sens même de ce que demande le Procureur.
Rappelons aussi que:
– les hébergeurs bénévoles de la Roya sont débordés par l’arrivée de plusieurs dizaines de réfugiés par semaine ;
– la reconduite à la frontière est toujours de mise ;
– les accueils en foyer de l’enfance sont saturés, car insuffisants et inadaptés.
Ce même Procureur a par ailleurs fait appel de la décision de justice concernant Pierre-Alain, refusant ainsi toute indulgence pour la solidarité citoyenne.
La chasse au faciès et aux citoyens solidaires continue donc, malgré la relaxe prononcée.
Cette dernière met en colère M. Estrosi, et l’amène à insulter la justice de notre pays. Nous lui rappelons que « l’insulte aux forces de l’ordre » est bien plutôt le fait de ceux qui utilisent ces forces de l’ordre pour traquer sans relâche les réfugiés, les mettant en danger, alors même que la vocation des policiers et gendarmes est de protéger les personnes, quelle que soit leur origine ou couleur de peau. Le malaise des forces de police, et notamment de gendarmerie, est de plus en plus évident face à cette politique décidée par des pouvoirs publics qui n’ont rien vu, rien entendu et rien compris de ce que vivent les réfugiés et les populations de nos vallées. Avec une faible partie du coût de cet immense déploiement de forces répressives, on pourrait largement accueillir dignement les quelques centaines de réfugiés qui souhaitent transiter par nos vallées.

Combien de temps, combien de souffrances ou même de morts, notamment pendant les froids de cet hiver, combien d’arrestations de citoyens solidaires faudra-t-il pour que les pouvoirs publics prennent les mesures nécessaires de protection de ces femmes, hommes et enfants ?

Nous appelons encore une fois à un soutien sans faille de tous les citoyens solidaires, et à leur présence massive lors du procès de

Françoise GOGOIS, René DAHON, Gérard BONNET (dit Gibi), et Dan OUDIN,
Poursuivis pour aide à l’entrée ou au séjour irréguliers
(sur la base du Ceseda Art. L 622-1 et L-622-3)

Le MARDI 16 MAI 13H30 près du Tribunal de Grande Instance de Nice.

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